L'agrivoltaïsme ovin est une pratique agricole innovante qui associe la production d'énergie photovoltaïque et l'élevage de moutons sur une même parcelle. Cette synergie concilie les enjeux énergétiques et agricoles, en optimisant l'utilisation des terres tout en maintenant une activité pastorale viable.
Comme le souligne l'ADEME, l'agrivoltaïsme doit répondre à un principe fondamental : la préservation et l'amélioration du potentiel agronomique des sols. Cette pratique s'inscrit dans le cadre de la loi relative à l'accélération des énergies renouvelables, qui encadre strictement les projets agrivoltaïques pour éviter une artificialisation des sols.
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L'agrivoltaisme ovin se définit comme un système où des panneaux photovoltaïques sont installés sur des pâturages de moutons, brebis et agneaux, permettant ainsi une cohabitation entre production d'énergies renouvelables et activité d'élevage.
Selon le décret n° 2023-291 du 21 avril 2023, un projet agrivoltaïque doit "maintenir ou développer une production agricole significative", ce qui implique que l'élevage des moutons reste l'activité principale.
Le fonctionnement de l'agrivoltaïsme ovin repose sur une gestion concertée entre l'exploitant agricole et le producteur d’énergie solaire. En effet, les moutons pâturent sous les panneaux, contribuant à l'entretien naturel des parcelles et limitant le recours à la fauche mécanique.
Les installations doivent respecter des hauteurs et des espacements suffisants pour permettre le passage des animaux et le maintien de la végétation. L'ADEME insiste sur l'importance d'une "approche systémique, où le projet photovoltaïque s'adapte aux contraintes agricoles et non l'inverse".
Souvent axé sur les cultures végétales, l'agrivoltaïsme ovin se distingue par sa dimension pastorale. Alors que les projets classiques peuvent nécessiter des ajustements culturaux (ombrage modéré pour certaines plantations), l'élevage des brebis est moins sensible aux variations lumineuses.
L'agrivoltaïsme ovin présente l'avantage d’être un projet moins complexe que le photovoltaïque sur culture ce qui améliorent considérablement leur faisabilité. Les moutons seront, selon leur race, plus ou moins adaptées à ce type d’activité :
Enfin, contrairement à certaines cultures, l'élevage des moutons ne requiert pas de modifications majeures des structures photovoltaïques, ce qui en fait une solution particulièrement adaptable et pérenne.
Cette approche est en plein essor, soutenue par des cadres réglementaires de plus en plus précis, comme en témoigne le décret 2025 sur l’agrivoltaïsme visant à encadrer strictement l’usage des terrains pour éviter toute concurrence déloyale avec l'agriculture.
L'agrivoltaïsme ovin permet de valoriser des surfaces déjà dédiées à l'élevage, sans artificialisation des sols. Contrairement au solaire sur cultures (maraîchage, arboriculture), il présente des avantages spécifiques :
Il préserve ainsi le foncier agricole tout en contribuant aux objectifs de transition énergétique, avec un gain de productivité globale pouvant atteindre +73 % (Source : European Environment Agency (2019), Climate change adaptation in the agriculture sector in Europe).
L’agrivoltaïsme ovin offre aux éleveurs une solution économique durable, combinant revenus stables et optimisation des coûts :
Le saviez-vous ? C’est également un levier pour financer la transition vers l’agriculture biologique ou raisonnée, tout en préservant le foncier agricole.
L’agrivoltaïsme ovin participe activement à la préservation des écosystèmes et à la lutte contre le changement climatique. Les fermes agrivoltaïques présentent des bénéfices écologiques démontrés :
Comme le démontrent les études européennes, cette approche crée des écosystèmes vertueux conciliant transition énergétique, résilience agricole et protection de l'environnement. Les agencements bien conçus (avec espacement adapté des panneaux) optimisent à la fois la production agricole et les bénéfices écologiques.
Avant toute installation, une étude de faisabilité approfondie est indispensable pour évaluer la compatibilité du terrain avec un projet agrivoltaïque ovin. Cette analyse, souvent réalisée par des bureaux d’études spécialisés, inclut plusieurs dimensions :
Enfin, une analyse économique précise les coûts d’investissement, les frais d’exploitation et les revenus attendus, tant issus de la production électrique que de l’activité d’élevage.
La sélection des équipements photovoltaïques est cruciale pour concilier performance énergétique et bien-être animal. Les panneaux surélevés, avec une hauteur minimale de 2,20 mètres, sont privilégiés pour permettre le libre passage des troupeaux. Les technologies à faible emprise au sol, comme les trackers ou les ombrières légères, sont souvent recommandées pour préserver la vocation agricole des parcelles.
Le choix des matériaux – résistance aux intempéries, durabilité – et leur disposition spatiale (espacement entre les rangées) sont déterminants pour assurer une cohabitation harmonieuse entre moutons et installations.
Le choix des races est crucial pour assurer une bonne adaptation des animaux au milieu agrivoltaïque. Les brebis doivent allier rusticité, résistance aux variations climatiques et capacité à valoriser les parcours sous panneaux solaires.
Les races de taille moyenne à grande sont particulièrement adaptées :
Pour éviter les risques de détérioration des installations, l’éleveur privilégiera les animaux sans cornes et évitera les béliers trop agressifs. Une attention particulière sera portée à la densité de chargement pour maintenir un équilibre entre pâturage et préservation du couvert végétal.
Conseil : les chèvres, bien qu'adaptables, nécessitent des aménagements spécifiques (hauteur des panneaux, protections) en raison de leur comportement plus actif.
Et les vaches ? Tout savoir sur l’agrivoltaisme bovin.
Ce document formalise les exigences techniques, agricoles et environnementales du projet. Il détaille notamment les spécifications des panneaux (puissance, rendement), les aménagements pour les animaux (clôtures, abreuvoirs, zones d’ombre complémentaires) et les engagements de maintien de l’activité pastorale.
Le cahier des charges intègre également les mesures de suivi agronomique – état des sols, qualité des pâturages – et énergétique – performance des installations. Comme le rappelle la Charte de l’Agrivoltaïsme, un dispositif de monitoring continu doit être prévu pour ajuster les pratiques en temps réel.
La phase opérationnelle combine installation des infrastructures solaires et démarrage de l’activité d’élevage. Un calendrier progressif permet d’observer l’adaptation des animaux et d’ajuster si nécessaire la gestion pastorale (rotation des parcelles, complémentation alimentaire).
La formation des éleveurs aux spécificités de l’agrivoltaïsme – utilisation des clôtures électriques, surveillance sanitaire sous panneaux – est un facteur clé de succès. Par ailleurs, une collaboration territoriale des acteurs de l’agriculture et de l’énergie sécurise le modèle économique sur le long terme.
Enfin, un bilan annuel croisant indicateurs agricoles (poids des animaux, santé du troupeau) et énergétiques (production, maintenance) permet de valider la durabilité du système.
Pour aller plus loin : les porteurs de projet peuvent s’appuyer sur les dispositifs d’accompagnement leur Régions, la DREAL (Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) locale ou les Chambres d’agriculture, ainsi que sur les retours d’expérience partagés par l’ADEME.
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La sécurité du troupeau est une priorité absolue dans un projet agrivoltaïque ovin. Les installations doivent être conçues pour minimiser les risques tout en offrant des conditions de vie optimales aux animaux. Les clôtures électrifiées représentent une solution efficace pour protéger les moutons des prédateurs tout en délimitant les zones de pâturage.
L’ombrage partiel fourni par les panneaux solaires peut améliorer le confort thermique des animaux, notamment en période de forte chaleur. Cependant, comme le précise l’ADEME, il est essentiel de prévoir des zones d’abri supplémentaires et des points d’eau accessibles en permanence pour éviter tout stress hydrique.
Des systèmes de surveillance, tels que des caméras ou des capteurs IoT, permettent de suivre l’état de santé du troupeau et d’intervenir rapidement en cas de besoin.
L’agencement des panneaux photovoltaïques doit faciliter le pâturage tout en maintenant une production énergétique optimale. Un espacement suffisant entre les rangées de panneaux – généralement entre 3 et 4 mètres – permet aux moutons de circuler librement et d’accéder à l’herbe sans contrainte. Les ovins contribuent naturellement à l’entretien des parcelles en limitant la croissance des adventices, réduisant ainsi le besoin d’interventions mécaniques.
Une gestion raisonnée des rotations de pâturage est également cruciale pour éviter le surpâturage ou la dégradation des sols. L’alternance des parcelles permet de maintenir un couvert végétal de qualité, favorisant à la fois la production fourragère et la biodiversité.
L'agrivoltaïsme ovin intègre des innovations clés pour optimiser la production énergétique et agricole :
Ces avancées renforcent la durabilité et la rentabilité des projets, comme le confirment les premiers retours d'expérience.
Le bail emphytéotique est un modèle collaboratif, où les éleveurs s’associent à un développeur solaire. C’est la solution la plus courante et rentable pour concilier exploitation agricole et production d’énergie. Ce contrat permet à un propriétaire terrien de louer tout ou partie de ses parcelles à un opérateur énergétique, tout en maintenant une activité pastorale.
Ce type de contrat offre des avantages spécifiques:
Ces baux intègrent des garanties pour l’agriculteur, comme des audits agronomiques réguliers ou des plafonds d’emprise au sol.
L’agrivoltaïsme ovin s’illustre par des projets innovants qui associent recherche agronomique et production d’énergie renouvelable. Un exemple marquant est le démonstrateur agrivoltaïque vertical développé par ENGIE Green et INRAE dans le Puy-de-Dôme. Ce projet pilote, lancé en 2023, teste des structures solaires verticales bifaciales sur des parcelles pâturées par des brebis.
Les premiers résultats montrent que :
Les éleveurs évoquent principalement des bénéfices en termes de bien-être animal (ombrage, protection) et de revenus complémentaires. Toutefois, ils soulignent l’importance d’une conception adaptée : hauteur des panneaux, accès à l’eau, et circulation du troupeau (INRAE, 2023). Le succès repose sur une coopération étroite entre énergéticiens et agriculteurs dès la phase de planification.
Enfin, le Pôle National pour l’Agrivoltaïsme, porté par INRAE, vise à optimiser la cohabitation entre panneaux photovoltaïques et activités agricoles (cultures/élevage), en s'appuyant sur un réseau d'expérimentations terrain.
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Les moutons pâturent naturellement sous les panneaux, qui leur offrent de l'ombre. Leur présence limite l'entretien mécanique et n'affecte pas la production d'électricité.
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