Hydrocarbures, épandage, pollution chimique : de nombreux terrains en France sont contaminés par la pollution. On estime qu’environ 8 % des terres sont artificialisées avec des sols imperméabilisés ou fortement anthropisés, et cette superficie ne cesse d’augmenter. (Source ecologie.gouv.fr)
Cette pollution des sols crée des risques sanitaires à court et long terme, pour les populations, la faune et la flore. Les méthodes de dépollution varient d’un simple enfouissement à la bioremédiation sur plusieurs années, et permettent de reconstruire le terrain, la matière organique des sols et la stabilité.
Voici comment faire pour une transformation de terrain pollué réussie, avec un nouvel usage à la fois sécurité et un impact environnemental réduit.
Les causes de pollution d’un terrain viennent principalement des activités industrielles impliquant l’utilisation d’hydrocarbures, de dérivés de pétrole ou de produits chimiques :
S’il n’y a rien qui indique la présence de pollution, mais qu’il y a suspicion de pollution, la réalisation d’un diagnostic des sols est le meilleur moyen pour éloigner les doutes.
La pollution du sol survient lorsque l'être humain y introduit des éléments nocifs pour la santé ou l'environnement (déchets, organismes biologiques, éléments radioactifs ou substances chimiques). Il existe différentes familles de pollution chimique dans les sols :
Ces substances classées en familles peuvent se manifester sous différentes formes :
La surveillance, l'évaluation et le diagnostic des pollutions sont essentiels pour élaborer des stratégies de gestion tenant compte de la nature des sols et des eaux souterraines.
Étant de diverses origines, les substances polluantes ont des impacts variables sur la santé et la vie des usagers en fonction de leur nature. Le tableau du BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) explicite les dangers liés aux polluants, qui peuvent être des risques réels pendant les travaux :
Sur terrain pollué, la pollution peut avoir plusieurs types d’impact, non seulement sur l’environnement, mais aussi sur la santé humaine à court et long terme.
En France, la loi impose une obligation de mise en œuvre de mesures de protection de l'environnement pour les sites ou établissements pollués afin de prévenir la pollution et garantir leur sécurité.
Cette obligation inclut la fourniture d'une attestation de conformité aux normes environnementales, spécifiquement en ce qui concerne les seuils de pollution. Ces seuils sont définis par le code SIS, pour assurer la conformité des projets de travaux dans le cadre du droit public.
L’attestation d’étude du sol doit être transmise à toutes les parties prenantes de la vente d’un terrain, c’est-à-dire le ou les propriétaire(s), l’aménageur et la commune ou les EPCI.
L'absence de données sur l'état du terrain peut compromettre la prise de décision concernant la réalisation de ces projets, mettant en danger l'intégrité de l'environnement et la santé publique.
L’article 173 de la loi ALUR (pour l’Accès au Logement et un Urbanisme Rénové) établit des mesures pour gérer les sites potentiellement pollués, en créant les Secteurs d'Information sur les Sols (SIS) pour repérer les zones à risque.
Elle introduit le dispositif tiers demandeur, permettant à un tiers de prendre en charge la réhabilitation des terrains pollués, facilitant ainsi leur reconversion.
Les Secteurs d'Information sur les Sols concernent des terrains où la connaissance de la pollution des sols justifie la réalisation d'études de sols et de mesures de gestion de la pollution (notamment en cas de changement d'usage de ces terrains).” (Source outil2amenagement.cerema.fr)
Dans le cas des établissements posant des risques pour l’environnement, ils sont classés en ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement). Une ICPE est d’après la définition le Ministère de l’Écologie “toute exploitation industrielle ou agricole susceptible de créer des risques, (…) des pollutions ou des nuisances, notamment pour la sécurité et la santé des riverains».
Le traitement des pollutions comprend l’élimination de la source de pollution, le traitement du milieu impacté (sol, eau souterraine, eau de surface, air intérieur), ainsi qu’un suivi pour éviter des complications en cas de dépollution partielle.
Pour les sols, on peut traiter en laissant les terres en place (traitement in situ) ou les excaver pour réaliser un traitement sur site ou hors site.
Les méthodes d’extractions utilisées peuvent consister à extraire les déchets ou bien à les recouvrir :
Les méthodes de décontamination superficielles comme l’enfouissement ou l’excavation sont réservées à certains cas où la diffusion des polluants est moindre et les risques moins importants.
Des techniques innovantes de réhabilitation écologique des terrains pollués ont été développées pour protéger le sol vivant et la création de matière organique :
Les techniques de réhabilitation écologique sont efficaces à condition d’accorder le temps nécessaire à leur bonne réalisation.
La dépollution des terrains, dont le coût est généralement le premier frein à la réalisation, se fait souvent en vue d’un usage ultérieur. Afin d’encadrer la réhabilitation des terrains pollués, les types d’usage des terrains (industriel, tertiaire, agricole) lors de leur activité polluante. Les conditions de changement d'usage sont également définies par le Code de l’environnement.
Dans la loi de janvier 2023, le Code de l’environnement définit les usages des terrains et oblige aussi le maître d’ouvrage à transmettre l’attestation d’étude des sols :
Enfin, si le responsable est en défaillance pour assurer la sécurité et la réhabilitation du terrain, la gestion des sites à responsables défaillants peut être exceptionnellement confiée à l’ADEME pour supprimer une menace grave.
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Les « déchets dangereux » sont définis à l’article R541-8 du Code de l’environnement. Le tri, la collecte et le recyclage de ces déchets peut être confié aux filières REP spécialisées. Pour les déchets spécifiques et selon leur type, des initiatives de recyclage, associations, recycleries et tiers recycleurs existent pour prendre le relais.
Les techniques de phytoremédiation ou bioremédiation sont de bonnes solutions pour créer des espaces verts de plus en plus étendus en milieu urbain tout en immobilisant les métaux au sol. Il en existe trois types :
Bien que ces méthodes prennent du temps, ce sont les plus fiables pour reconstituer des sols vivants et stables sur le long terme.
De nombreuses formes d'aménagement sont possibles après dépollution d’un terrain, d’autant que selon l’usage prévu et l’état du terrain, la dépollution obligatoire sera plus ou moins importante. En absence de polluants volatils ou diffus, un terrain artificialisé ou pollué est propice pour la mise en œuvre d’un projet photovoltaïque.
Les centrales de panneaux solaires sont des installations de production d’électricité grâce aux rayons du soleil. Si un exploitant a un projet d’installation photovoltaïque, celui-ci permet aux sols de se reconstituer pendant les 25 ans de vie des panneaux, tout en gagnant une rente par la vente d’électricité.
La présence de pollution sur un terrain n’est souvent pas visible à l’œil nu. Cependant, il est possible de réaliser des recherches sur le passé du terrain avec diverses sources disponibles :
Afin de dépolluer un terrain, il faut :
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