Transformer son terrain inutilisé au profit du photovoltaïque

Introduction

Le gouvernement français a adopté la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) le 27 Novembre 2018. Ce document stratégique n’est pas une loi mais présente la trajectoire lors de la prochaine décennie en France concernant la transition énergétique, en se donnant des objectifs quantitatifs qui doivent être révisés tous les 5 ans.

Ce document prévoit entres autres d’augmenter la puissance totale en France d’installation photovoltaïque de 36 à 44 GW en 2028.

C’est dans le cadre de cette PPE que l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) a commandité un rapport sur les surfaces disponibles et propices en France métropolitaine et corse pour installer des fermes solaires.

Ce rapport, publié en Mai 2019 (et consultable en PDF ici), se veut réaliste quant à l’estimation du gisement photovoltaïque sur les terrains délaissés et les parkings.

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Quel rôle pour l’ADEME ?

L’Agence De l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie (ADEME) est un établissement public, mis sous la tutelle du ministère de la Transition Ecologique. Leur rôle est de renseigner les prises de positions politiques gouvernementales pour les questions qui touchent de près ou de loin aux sujets environnementaux ainsi que les problématiques énergétiques, en mettant en place des projets et en cherchant les financements nécessaires. Ses domaines d’interventions sont les déchets, la pollution des sols, les transports, la qualité de l’air, le bruit et la qualité environnementale.

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Quelles sont les surfaces en France pour du PV ?

L’étude de l’ADEME propose une estimation des terrains délaissés et des parkings qui pourraient être éligibles à l’installation de fermes solaires, en se basant sur une revue des contraintes technico-économiques et administratives liées à l’installation de telles centrales photovoltaïques.

Les zones dites délaissées sont celles qui proviennent les bases de données BASIAS et BASOL (sites délaissés et potentiellement pollués ou à risques de pollution) IGN TOPO.

Après une étude de ces bases données nationales, le résultat est sans appel : le gisement potentiel identifié est de 53 GWc. Ce chiffre de 53 GWc est à comparer à l’installation actuelle en France, qui est d’environ 9 GWc fin 2018.

L’analyse porte sur la taille et le nombre de ces sites potentiels, auxquel on peut ajouter les sites compatibles avec l'installation de panneaux solaires flottants.

En terme de nombre, les sites délaissés représentent 2/3 de tous les sites retenus, le tier restant correspondant au parking.

Toutefois, ce ratio est de 93% (sites délaissés) et 7% (parkings) lorsque l’on comptabilise en puissance installée. En effet, la surface moyenne des parkings est bien plus faible que celle des sites délaissés retenus.

Parmi tous les sites retenues, les plus représentés sont les anciens dépôts d’hydrocarbures (>23%), les anciens sites d’activités de commerce, d’artisanat et d’industrie mécanique (ateliers, garages, épavistes, forges, …) (>5%) et les anciens sites de stockage de déchets (>4%).

Pour arriver au chiffre de 17 764 sites retenus, le processus de traitement de données pour obtenir l’évaluation du gisement au profil du photovoltaïque s’est fait sur plusieurs étapes :

1. Identification des sites
2. Identification de leurs surfaces
3. Sélection des sites : En état de friche agricoles/ > 250kWc / Sans contraintes rédhibitoires
4. Gestion des des doublons des bases de données BASIAS/BASOL
5. Application des contraintes handicapantes pour déterminer le potentiel en puissance

Le tableau ci-dessous présentes les contraintes (rédhibitoires et handicapantes) pouvant empêcher l’implantation d’une centrale photovoltaïque :

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Ce rapport montre bien que le potentiel du gisement pour du photovoltaïque est disponible sur la totalité du territoire national étudié, avec plus de 75% des départements Français (74 sur 97 départements) disposant d’un gisement supérieur à 100 MWc.

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Néanmoins, des variations importantes se retrouvent car ce potentiel est très concentré dans certaines régions et en particulier proche de grandes zones urbaines (Ile de France, Gironde), ainsi que dans les anciennes régions industrielles (Nord et Est).

La plus grande partie des sites retenues a une surface modeste puisque 70 % montrent un potentiel compris entre 0,5 et 2,5 MWc.

L’ADEME conclut ce rapport en montrant que malgré certaines incertitudes qui subsistent quant à l’utilisation total de ce gisement de 53 GWc, le potentiel reste très important sur notre territoire national. En effet,ces incertitudes ne changent pas l’ordre de grandeur de l’étude :53 GWc de potentiel, à comparer encore une fois au 9 GWc installé à fin 2018.