Opportunités par Ferme Solaire

Un projet photovoltaïque sur mon terrain est-il rentable ?

Un projet photovoltaïque sur mon terrain est-il rentable ?

Introduction

Les propriétaires fonciers en France sont de plus en plus nombreux à se demander si un projet photovoltaïque sur leur terrain est viable économiquement ou non. Cette question soulève de nombreux aspects, techniques et économiques. Nous tenterons de répondre sur l’aspect économique dans cet article, l’aspect technique étant traité plus largement dans cet article.

Avant de se poser la question si un projet d’installation de panneaux solaires sur son terrain est rentable ou non, il est important de comprendre quels sont les ambitions et enjeux nationaux qui entourent le photovoltaïque, et les énergies renouvelables de manière plus générale.

Après l’adoption de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) en 2018, la France souhaite se positionner de manière prépondérante sur l’échiquier mondial des énergies renouvelables (EnR). Après une courte présentation de la PPE et de ses objectifs, nous développerons dans un premier temps dans cet article quel est l’état des lieux de notre bouquet énergétique national. Dans un deuxième temps, nous présenterons quelles sont les actions concrètes du gouvernement français afin de soutenir ce secteur des énergies renouvelables.

Nous donnerons ainsi une une vision claire et structurée du développement de ces énergies essentielles dans un objectif de réduction des gaz à effets de serres (GES) et quels moyens se donnent nos dirigeants pour y parvenir.

En comprenant les enjeux globaux vis à vis des énergies renouvelables, on pourra ainsi se rassurer sur la pérennité économique d’un projet photovoltaïque pour les propriétaires fonciers.

Présentation de la PPE

Après un débat national au début de l’année 2018, et comme annoncé en introduction, le gouvernement français a adopté la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) le 27 Novembre 2018. Ce document stratégique n’est pas une loi mais présente la trajectoire lors de la prochaine décennie en France concernant la transition énergétique, en ce donnant des objectifs quantitatifs qui doivent être révisés tous les 5 ans. Toutes les filiales des énergies renouvelables sont concernées par ce dossier: éolien (terrestre et offshore), photovoltaïque (toitures, ombrières phtotovoltaïques, terrains agricoles, etc), biomasse, hydroélectricité, biogaz, énergies marines et centrale géothermique. Notons tout de même que cette trajectoire ne conclut pas sur le type d’énergie qui est le plus décarbonée possible.

Tout d’abord il est important de noter que la France a comme objectif d’atteindre 32% d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie en 2030, objectif ambitieux qui dépasse de 5% les objectifs de l’Union Européenne.

Le développement des énergies renouvelables sur l’ensemble du territoire national (Métropole et DROM-départements et régions d’outre-mer et collectivités d’outre-mer) se concentre autour de quatres objectifs principaux:

  • Limiter les émissions de gaz à effet de serre tout en diminuant les énergies fossiles traditionnelles
  • Réduire la part du nucléaire à 50% dans le bouquet énergétique français
  • Retrouver une certaine souveraineté dans le domaine de l’énergie
  • Améliorer la qualité de l’air dans nos villes

Plus spécifiquement concernant les filières solaires et l’éolien offshore, la PPE affiche des objectifs très ambitieux pour 2028:

  • 35 GW avec la production photovoltaïque
  • 4.7 GW avec le parc éolien offshore

Afin de parvenir à ces objectifs importants, les grands axes de développement s’articulent autour de la rénovation énergétique des bâtiments afin d’éviter ce que l’on appelle communément les “passoires énergétiques”, trouver et inventer des nouvelles formes de mobilités compatibles avec nos modes de vie en régions urbanisées et en milieux ruraux, et enfin réfléchir ensemble à comment remplacer tous nos objets du quotidien qui dépendent des énergies fossiles. Ces trois grands axes de développement sont définitivement des enjeux primordiaux au 21ème siècle !

Dans le domaine du nucléaire, les objectifs sont clairs. L’objectif de réduire à 50% la part de production de l’énergie provenant de nos centrales nucléaires correspond à la fermeture de de 14 réacteurs d’ici 2035, ce qui représente un quart des centrales sur notre territoire national. Cependant, cela ne veut pas dire précipiter la fin du nucléaire. En effet ces enjeux de souveraineté sont essentiels et la France doit conserver cette capacité de construction de nouvelles centrales et notamment les EPR.

Pour rappel, l’EPR pour European Pressurized Reactor ou Evolutionary Power Reactor (en français réacteur Européen à eau pressurisé) est la dernière génération de réacteurs nucléaires, la troisième pour être précis, conçu et réalisé par Areva.

En Mai 2020, 4 EPR sont en construction (Flamanville-France, Olkiluoto-Finlande, Inkley Point (2 réacteurs), Royaume unis) et 2 sont en fonctionnement en Chine.

Garantie de viabilité économique: le soutien de l’état français

Le soutien de l’état français aux énergies renouvelables s’articule majoritairement autour de 3 axes:

  • Dépenses publiques pour la recherche et le développement (R&D)
  • Subventions, avantages fiscaux et tarifs garantis
  • Taxation des énergies fossiles

La somme des dépenses publiques est estimée à plus de 5 milliards d’euros pour l’année 2016, et si les trajectoires fixées sont respectées, ce montant devrait atteindre 7.5 milliards d’euros en 2023.

Concernant les dépenses en amont dans le domaine de la R&D pour les énergies, celles ci étaient en 2017 de l’ordre de 1 milliard d’euros, et plus d’un tiers de ces dépenses sont allouées aux énergies renouvelables. Ces aides publiques aident à débloquer les verrous technologiques et ainsi positionner la France de façon stratégique sur la scène mondiale.

Lorsque les technologies sont au stade d’industrialisation, les obstacles sont de l’ordre économique, et l’état français soutient la pénétration des ENR sur le marché national grâce à diverses subventions et avantages fiscaux.

On peut notamment citer les tarifs d’achats garantis par l’Etat, ou les différentes primes de conversions (chaudière, automobile etc) qui sont parmi d’autres des mécanismes bien connu pour financer ces nouvelles technologies.

Concernant les fermes solaires au sol, le soutien de l’état prend la forme d’un tarif garanti sur vingt ans, à un prix fixe. C’est la Commission de Régulation de l’Énergie (ou CRE) qui attribue ces tarifs en suivant des critères très précis, au cours d’Appel d’Offres nationaux ayant lieu tous les six mois. Tous les terrains ne sont pas éligibles et seuls trois cas sont admis à présenter leur candidature :

  • Cas 1 : le terrain est situé en zone U (urbanisée) ou AU (à urbaniser) d’un Plan Local d’Urbanisme
  • Cas 2 : le terrain est situé en zone N (naturelle) mais dans ce cas il ne doit pas comporter de zones humides et ne doit pas nécessiter de défrichement (les zones de forêt classées en N sont donc exclues de ces appels d’offres)
  • Cas 3 : le terrain est situé sur une zone anthropisée (ancienne carrière ou décharge, friche industrielle, terrain pollué, etc…). C’est le cas le plus favorable car le terrain dispose alors d’un bonus en appel d’offres.

La quatrième période de l’appel d’offre de la CRE pour les centrales au sol s’achèvera fin 2020, mais l’état a déjà annoncé une cinquième période qui s’étalera de 2021 à 2025 environ : le soutien de l’état pour les fermes solaires est donc appelé à être pérennisé !

Tous les chiffres présentés ci-dessus montre un attachement particulier de l’état français au développement et au financement des énergies vertes, contribuant à en faire des investissements rentables et fiables sur des longues durées.

Mix énergétique en France : le bilan

Afin de mieux comprendre les enjeux de l’électricité, il est important de savoir de quoi on parle. Dans le domaine de l’énergie, on entend souvent tout et son contraire, et il est toujours important d’avoir en tête les ordres de grandeurs quand il s’agit de production d’électricité sur notre territoire national.

En 2018, la production d’énergie en France était de 138 Mtep, dont 78% de nucléaire, avec la production des énergies renouvelables qui augmente de façon régulière depuis le début du 21ème siècle.

Pour rappel Mtep est une unité d’énergie qui correspond à un million de tonnes d’équivalent pétrole, cette unité étant fréquemment utilisée afin de comparer les différentes sources d’énergies. 1 tonne équivalent pétrole signifie environ 11.6 MWh.

Afin d’y voir un peu plus clair, voici ci-dessous un tableau qui présente de manière complète l’état actuel (à fin 2018) de notre mix énergétique en France.

Bouquet énergétique nationalPuissance installée (MW)Production d’électricité (GWh)Objectif 2023 (GW)Objectif 2028 (MW)
Nucléaire63 130393 00058 00050 000
Charbon3 3005 80000
Éolien16 01926 10024 10034 700
Photovoltaïque9 64910 20020 60035 000
Hydroélectricité25 55463 10025 70026 700
Biogaz4802 100270
Bio masse6313 5530.8800
Géothermie16.71152404 500
Energies marines2634802 400 6 200

Energies renouvelables : l’excellence française ?

En Mai 2020, le cabinet Ernst & Young a publié la dernière version mise à jour de son classement RECAI (Renewable Energy Country Attractiveness Index). En arrivant à la troisième position (après les Etats Unis et la Chine), la France confirme la belle progression de ces dernières années en terme d’attractivité et de compétitivité dans le secteur des énergies renouvelables. Grâce aux efforts organisés dans les filières des éoliens (terrestres et offshore) et du solaire, la France affiche un bilan très prometteur.

Pour se situer par rapport à quelques uns de nos voisins Européens, voyons ci-dessous le tableau qui montre quelle est la part de l’énergie provenant de sources renouvelables et les objectifs pour les pays :

20042012201320142015Objectif 2020
UE8.514.415.216.116.720
Belgique1.97.27.587.913
Danemark14.925.727.429.330.830
Allemagne5.812.112.413.814.618
Irlande2.47.27.78.79.216
Grèce6.913.51515.315.418
Espagne8.316.315.316.116.220
France9.413.414.114.715.223
Royaume-Uni0.98.399.71115
Norvège58.569.170.271.672.867.5
Suède38.75353.454.254.649
Pays-Bas25.75.86.57.414
Portugal19.230.530.930.630.331
Italie6.317.517.418.317.817
Autriche22.633.533.433.133.434

Part de l’énergie provenant de sources renouvelables (en pourcentage de la consommation finale brute d’énergie)

Pour conclure

Afin de répondre à notre question première qui était de savoir si un projet photovoltaïque était viable ou non, il nous a donc paru important de rappeler quelques grands préceptes vis à vis des différents types d’énergies disponible en France. En effet tous ces chiffres présentés ne parlent pas forcément à tout le monde et peuvent être parfois trompeur. Le point le plus important est évidemment l’engagement de l’état français dans cette course aux énergies renouvelables, qui est, en plus d’être une très bonne nouvelle pour les générations futures, un gage d’assurance pour les propriétaires fonciers qui souhaitent investir dans ce type d’énergies.

Le photovoltaïque a un avenir prometteur et de nombreux sites seront installés dans les prochaines années, étant donné que nous sommes déjà en deçà des objectifs annoncés. On peut d’ores et déjà s’attendre à de grands moyens politiques et financiers pour les projets sur notre territoire français. Nous sommes au cœur de cette transformation énergétique qui s’accélère.

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